TRIBUNE - Sécurité et souveraineté alimentaire : les mots de la faim

Lorsque les médias ou le grand public s’emparent des sujets liés à la faim et à la sécurité alimentaire, les raccourcis sont très fréquents. On pourrait croire bien trop vite que l’ensemble de la situation alimentaire mondiale tient à la capacité de quelques Etats – la Russie et l’Ukraine par exemple –  de pouvoir exporter. La mesure et la prudence sont de rigueur et il faut prendre le temps de la réflexion et de l’analyse. Il est nécessaire de replacer les évènements et les enjeux dans les temps longs tout en expliquant le sens que prennent les mots. Notamment des expressions utilisées très souvent, sans que l’on soit vraiment d’accord sur leur sens : sécurité alimentaire et souveraineté alimentaire.

Sécurité et souveraineté alimentaire sont deux notions qu’il faut différencier. De manière schématique, la sécurité alimentaire est un état de fait – celui d’avoir assez de nourriture de qualité – et la souveraineté alimentaire interroge les moyens pour y parvenir et plus spécifiquement les politiques (agricoles, commerciales, sociales, etc.) mises en œuvre. Le débat actuel montre une chose, ces deux notions, et la peur de manquer qu’elles sous-tendent, sont globales et ne sont plus, dans les représentations populaires, l’apanage des pays dits en développement. Allons-nous manquer demain ? Une chose est certaine, le spectre de la faim est loin d’avoir disparu. Il est hautement improbable que l’objectif « faim zero » soit atteint en 2030. Comme en 2015, il devrait encore y avoir 8 % de la population mondiale qui s’endort chaque soir avec le ventre vide.

La Fondation FARM a décidé de publier un article complet pour éclairer et mieux faire comprendre ces termes et les enjeux qu’ils sous-tendent.

Matthieu Brun, directeur scientifique de la Fondation FARM

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