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#SIA 2025 - Table ronde "De la fertilisation à la fertilité des sols : un défi clé pour la santé des sols et la souveraineté alimentaire de l'Afrique de l'Ouest"

La Fondation FARM en collaboration avec l’Agence française de développement (AFD) et le CIRAD ont organisé le 26 février 2025 au Salon international de l’agriculture de Paris, une table ronde intitulée « De la fertilisation à la fertilité des sols : un défi clé pour la santé des sols et la souveraineté alimentaire de l’Afrique de l’Ouest ».

Cet événement s’inscrit dans la continuité de l’étude menée par la Fondation FARM, en partenariat avec l’AFD, sur le renouvellement de la fertilité des sols en Afrique de l’Ouest.


Intervenants :

Rachid MOUSSADEK, Chercheur principal à l’INRA / ICARDA Maroc.

Jean Paul LACLAU, Directeur scientifique du CIRAD, France.

Moctar NDIAYE, Directeur de l’Agriculture du ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage du Sénégal.

Abdoul Fattath TAPSOBA, Responsable de projet à la Fondation FARM et doctorant au CERDI.

Sandra RUILLIERE, Responsable adjointe de la division agriculture, développement rural et biodiversité à l’Agence française de développement (AFD)

Animée par Thibaut SOYEZ, Responsable de projet à la Fondation FARM.


Replay de la table ronde :

Après la présentation des résultats de l’étude : « Enjeux du renouvellement de la fertilité des sols en Afrique de l’Ouest » réalisée par la Fondation FARM, la discussion a exploré la place de la santé des sols dans l’approche « une seule santé », en se structurant autour de trois axes :

* L’importance des pratiques agroécologiques pour améliorer la santé des sols et des sociétés ;

* Le rôle central de la matière organique dans la fertilité des sols, avec un focus sur les défis liés à son accessibilité, son stockage et son transport ;

* Les politiques publiques des pays ouest-africains en matière de gestion des sols, en lien avec les déclarations d’Abuja et de Nairobi.

Rachid MOUSSADEK (INRA / ICARDA) : « Il y a une forme d’urgence à agir : les innovations doivent être transmises plus efficacement aux producteurs. Tous les acteurs, qu’il s’agisse du secteur privé, public ou des ONG, doivent s’impliquer dans ce processus. L’Afrique n’a pas encore connu sa révolution verte, mais des efforts sont en cours pour dans le même temps améliorer la situation agricole et la santé des sols. Il est nécessaire d’intensifier la production de manière écologique et durable. L’objectif est de passer d’une agroécologie de niche à une agroécologie de masse. »

Jean Paul LACLAU (CIRAD) : « L’agroécologie n’exclut pas l’utilisation d’engrais. Il faut rappeler l’importance du principe des bilans nutritifs et la nécessité d’équilibrer les apports pour éviter l’appauvrissement des sols. La Déclaration de Nairobi en est un bon exemple, priorisant la santé des sols et les processus écologiques, tout en intégrant une fertilisation organique et, si nécessaire, des compléments d’engrais minéraux. »

Moctar NDIAYE (ministère sénégalais de l’Agriculture) : « Le manque de synergies entre les différents acteurs constitue un frein majeur à la mise à l’échelle des pratiques agroécologiques. Il faut retrouver une collaboration entre recherche, service public et les producteurs. Il existe depuis plus de 10 ans une plateforme nationale agroécologique et biologique au sein du ministère de l’Agriculture sénégalais.  (…) Pour favoriser une approche One Health, les ministères de l’agriculture et de l’élevage ont fusionné il y a un an au Sénégal. (…) 7 % du budget du Sénégal est dédié au « programme agricole » qui subventionne notamment l’accès aux engrais (organiques et minéraux), aux biostimulants et aux semences. 10% du budget de ce programme est destiné aux subventions aux engrais organiques. »

Abdoul Fattah TAPSOBA (FARM) : « L’efficacité des subventions aux engrais en Afrique subsaharienne est souvent critiquée, notamment en ce qui concerne la traçabilité, la transparence, la mise en œuvre et les aspects environnementaux. Malgré ces critiques, il faut souligner l’importance de ces subventions et la nécessité d’améliorer leur traçabilité. Comme le montre l’Observatoire des soutiens publics à l’agriculture de FARM (https://fondation-farm.org/observatoire/accueil/), la part de ces soutiens consacrée aux producteurs reste trop faible. Les dépenses sont concentrées sur les services ruraux qui sont nécessaires mais contribuent indirectement à améliorer les capacités de production et les revenus des agriculteurs. Le Sénégal est un bon exemple d’engagement dans cette voie. Il reste cependant nécessaire de réorienter les soutiens agricoles de manière plus efficace et durable, tout en renforçant l’assistance technique aux agriculteurs, or, moins de 2% des soutiens y sont consacrés aujourd’hui. »

Nous remercions le public, les intervenants ainsi que l’AFD et le CIRAD d’avoir accueilli cet événement sur leur stand partagé depuis le Salon International de l’Agriculture 2025.

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