FARM et « 4 pour 1000 » se mobilisent pour la restauration des sols forestiers en Afrique de l’ouest
La Fondation FARM s’est déplacée du 15 au 17 mai à Abidjan (Côte d’Ivoire) pour participer à un séminaire organisé par l’Initiative « 4 pour 1000 », le Ministère d’Etat de l’Agriculture et du Développement Rural de Côte d’Ivoire, et le CIRAD. L’objectif principal était de faire dialoguer scientifiques, représentants des pouvoirs publics, agriculteurs et acteurs des filières, tous confrontés aux enjeux de la dégradation des sols en Afrique de l’Ouest. Les nombreux témoignages ont permis de mettre en lumière plusieurs solutions concrètes.
Les sols forestiers d’Afrique de l’Ouest, largement convertis depuis plus d’un demi-siècle en cultures de rente (cacao, café, palmier) et cultures vivrières, se trouvent aujourd’hui au carrefour des enjeux d’adaptation au changement climatique et de souveraineté alimentaire.
La forêt en Afrique de l’Ouest continue de perdre du terrain et les sols cultivés sont fragiles, toujours plus dépendants aux intrants chimiques, accentuant leur vulnérabilité et par conséquent celle des populations qui en dépendent. Comment rompre ce cycle de dégradation ?
Lors du séminaire, Ibrahim Mayaki, vice-président de « 4 pour 1000 », et émissaire de l’Union Africaine pour les systèmes alimentaires, a insisté sur la nécessité d’œuvrer collectivement. Chercheurs et producteurs ont ainsi partagé des solutions éprouvées et mis en débat les conditions de leur mise en œuvre à l’échelle régionale.
Partant de cas concrets, en cacao notamment (clé de l’économie en Côte d’Ivoire), les chercheurs ont dressé l’architecture d’un système de production durable pour le sol, l’environnement et les producteurs. La diversité dans les parcelles – arbres, cultures vivrières, plantes de services – est la clé de voute d’un système durable. Les solutions existent sur le terrain : l’agroforesterie se développe, permettant aux agriculteurs de s’adapter au changement climatique.
Un premier acte du partenariat FARM – « 4 pour 1000 »
Le soutien de FARM à ce séminaire s’inscrit dans l’objectif commun fixé avec « 4 pour 1000 », à savoir sensibiliser les décideurs sur la nécessité de préserver les sols agricoles de la planète.
Convaincue de l’importance de s’appuyer sur des expériences concrètes de terrain, la Fondation a invité Mme Joséphine Francis, vice-présidente du ROPPA, (Réseau des organisations paysannes et de producteurs d’Afrique de l’Ouest) à partager son expérience sur l’agroforesterie.
S’il est effectivement rentable à terme pour le producteur, ce système demande un renforcement de l’accompagnement technique au moment de sa mise en place, ainsi qu’un accès facilité au crédit pour financer l’investissement initial et porter le risque associé. Ces conditions sont nécessairement liées à des politiques publiques volontaristes et cohérentes. La transition se joue à la fois au niveau local (la parcelle), national et régional.
FARM suivra les initiatives engagées dans cette voie par des groupements de producteurs – citons par exemple les 300 producteurs de cacao de la coopérative SCEB – et souhaite engager une réflexion de long terme sur le financement de ces transitions.