Quelles sont les perspectives d’amélioration génétique de plantes cultivées tolérantes à la sécheresse ?

Publié le 15 novembre 2010
par L. Gaufichon, J.-L. Prioul, B. Bachelier, FARM
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L’objectif de cette étude est d’établir un état des lieux des recherches et de la diffusion de plantes cultivées possédant un potentiel d’adaptation à la sécheresse supérieur aux variétés actuelles. En effet, la sécheresse, contrainte environnementale actuelle, risque aussi d’être une des conséquences majeures du changement climatique.

La méthode de travail a consisté en deux étapes principales. D’abord une analyse bibliographique, puis des enquêtes auprès des laboratoires d’organismes publics de recherche et d’entreprises privées. Ces enquêtes se sont déroulées en France et plus largement en Europe, ainsi qu’aux États-Unis et au Kenya. C’est pourquoi les résultats reflètent l’essentiel des travaux en cours en France, aux États-Unis et en Afrique. L’étude a donné la priorité aux céréales cultivées dans les pays développés comme dans les pays en voie de développement (maïs, blé, riz, sorgho et mil), et s’est intéressée aux différentes perspectives de recherche mises en œuvre pour la sélection des plantes, à la sélection classique comme à la transgénèse.

Deux variétés de maïs présentant une meilleure tolérance à la sécheresse seront prochainement commercialisées aux États-Unis, où la demande des agriculteurs est forte. L’une, conventionnelle, est issue d’un processus de sélection classique, l’autre de la transgénèse. Même si ces variétés visent le marché nord-américain, ces recherches pourront bénéficier à l’agriculture africaine, puisqu’un programme international réunissant les entreprises semencières, les recherches publiques nationales et internationales et les fondations américaines, a vu le jour il y a quelques années pour le transfert des avancées réalisées sur le maïs vers les espèces tropicales.

De cette analyse, il ressort que, si les progrès réalisés depuis une trentaine d’années en biologie végétale permettent d’accélérer, cibler et faciliter les processus de sélection, les ressources génétiques restent la clé de voûte des programmes d’amélioration. Il ressort également que ces progrès dépendent de critères économiques et biologiques liés à l’espèce considérée. Ainsi, le maïs concentre actuellement une grande partie des investissements réalisés par la recherche privée pour l’amélioration du caractère de tolérance à la sécheresse. Il est d’ailleurs important de noter que la tolérance à la sécheresse reposant sur des processus biologiques complexes, les recherches continuent et le chemin est long. Enfin, l’exploitation du potentiel des semences améliorées ne pourra se passer d’une amélioration conjointe des pratiques agronomiques associées et des financements dont elles ont besoins – et ce particulièrement dans les pays du Sud.

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